Ah l’entourage pendant une reconversion… Tout un programme ! « Es-tu bien sûr de vouloir te reconvertir à ton âge ? », « Mais comment vas-tu t’en sortir financièrement ? », « Je connais quelqu’un qui a voulu faire ce métier, il n’a jamais pu en vivre. », “Mais quelle idée !!! Tu ne peux pas rester dans ton CDI? Tu gagnes très bien ta vie !”… pour ne prendre qu’un petit florilège des phrases anxiogènes…
Autant vous l’avouer tout de suite, oui, la « gestion » de l’entourage lors d’une reconversion et/ou d’une création d’entreprise est la chose la plus compliquée. Votre entourage vous aime mais il fait un transfert et s’imagine à votre place, or, à l’instant T, il serait incapable de faire ce que vous vous apprêtez à faire et donc, cela l’effraie. C’est, comme je l’appelle, le “Mine de rien, je te transmets mon angoisse”.
Par ailleurs, lorsque vous bougez, c’est tout le système qui doit bouger à son tour, donc votre reconversion engendre un stress par anticipation puisqu’il va questionner chaque individu sur sa propre vie et sa capacité à changer.
Petit guide de survie face à un entourage réfractaire :
Autant mettre toutes les chances de votre côté.
1/En amont de toute décision, commencez par évoquer une possible reconversion avec quelques personnes (choisies) de votre entourage, afin de préparer le terrain et, soit, dans l’idéal, de disposer de leur soutien au moment de sauter le pas, ou, à l’inverse de rapidement les mettre dans la case “éviter de mentionner ma reconversion trop souvent sous peine de moral au 36ième dessous”.
2/ Ne parlez pas de votre reconversion avant d’avoir trouvé ce que vous vouliez faire… sinon tout le monde va y aller de son point de vue, or, ils ne sont pas à votre place et ne connaissent pas réellement toute l’étendue de votre potentiel.
… sauf à votre conjoint car il va vivre cette reconversion au quotidien : Evitez de débarquer un soir en lui disant : “chéri(e), j’ai une grande nouvelle, je viens de démissionner de mon poste de responsable marketing pour me lancer dans la fabrication de bracelets brésiliens, c’est chouette, hein ? ».
3/ Ne racontez pas toutes vos démarches et changement de plans.
Si vous arrivez tous les deux jours avec une nouvelle idée de job, cela va se révéler très anxiogène pour les proches « j’ai bien réfléchi et en fait pour être fleuriste, il faut se lever à 4 heures du matin, du coup je pensais à orthophoniste, c’est bien orthophoniste, n’est-ce pas ? Ou sinon, j’ouvre un gîte ? ».
4/ Autre mauvaise idée : demander à ses proches de faire des séances de brainstorming pour trouver votre futur métier.
Une reconversion réussie c’est d’abord et avant tout un choix personnel et doté de sens pour vous, alors ne laissez pas les autres en décider à votre place. Faites-vous confiance .
5/ Choisissez une personne ultra positive (amie, collaborateur, coach,…)
Pour ne pas vous laisser engluer, choisissez une personne ressource à qui vous pourrez parler de vos succès, de vos doutes, de vos angoisses et n’en parlez qu’à cette personne. Quant aux autres, ne les informez que des bonnes nouvelles.
Si vous arrivez chaque soir auprès de votre conjoint et lui faites part de vos doutes, changement d’idées et stress comment voulez-vous qu’il soit serein face à votre reconversion ?
6/ Le moment Pôle Emploi :
Surtout, sachez que si vous sortez d’un RDV chez Pôle Emploi et avez le moral dans les chaussettes tout en commençant à douter de votre reconversion : C’EST NORMAL !
Alors bien évidemment, tous les conseillers ne sont pas à mettre dans le même panier, il y en a de supers, mais de manière générale ils ont une capacité assez incommensurable à vous saper le moral. Donc… PAS DE PANIQUE !
7/ Les parents :
Soit vous faites partie des 0,2% de chanceux dont les parents vont vous répondre “Mais c’est génial mon chéri, tu as complètement raison, lâche ton CDI à 10 K€ et deviens artiste, c’est fabuleux” ou des 20% dont les parents n’ont pas d’attente particulière, soit vous allez vous retrouver face à ça (“ça, c’est ma mère au début de ma reconversion… je vous rassure, elle n’a plus d’écaille maintenant.”) :
Si tel est le deuxième cas, sachez que c’est normal. Vos parents se sont alloués une mission – Vous aider à vous élever dans la vie, vous mettre sur les bons rails. Ils vous ont porté pendant des années, attendant le moment où il pourrait prendre une mini pause “ouf, ça, y est ! Mes enfants sont rentrés dans la vie active, ils s’assument, j’ai réussi mon “job”. Et là, Bim, vous arrivez la bouche en cœur en brandissant le drapeau de la liberté “J’ai décidé de me reconvertir, ce que je fais n’a pas de sens !”. Et V’lan, leurs âmes de parents déboulent et leur assènent un “ah ben t’as encore du taff avec le petit dernier…”. Donc voilà pour les explications, en revanche, ne RENTREZ PAS DANS LE CONFLIT, croyez en vous, continuez votre chemin, persévérez et vous verrez que d’ici quelques mois (ou années), ils seront très fiers de tout le chemin que vous avez parcouru.
Quoiqu’il arrive, persévérez, ne laissez personne vous dire quels doivent être vos rêves !
Et si votre entourage ne croit pas en vous pour le moment, sachez qu’entre vous et moi, on est déjà au moins deux à croire en votre projet !
Allez maintenant, au boulot !