Depuis quelques années, nous entendons parler de bienveillance partout.
Les magazines en font leur marronnier, les injonctions sont partout, les entreprises tentent de faire rentrer le concept dans leurs antres (mais bien-être et bienveillance au travail, ce n’est pas juste mettre 2 cours de yoga, un peu de méditation et 3 talks inspirants… C’est refondre entièrement une stratégie, une manière de manager, c’est mettre fin au court-termisme financier au profit d’une vision plus holistique, circulaire, vertueuse pour TOUS salariés/clients/fournisseurs/société/planète…).
Bref… Tout le monde se doit d’être bienveillant avec tout le monde… Très bien. Sauf que nous oublions souvent la base, la clé de voûte pour que cela fonctionne.
Nous ne pouvons pas être bienveillant avec autrui si nous ne le sommes pas avec nous-même !
Sinon, c’est juste se placer, (in)consciemment, en attente de quelque chose (je vais être gentil, aidant, sociable, faire plaisir… pour que l’Autre m’aime, pour être intégré au groupe, pour passer pour quelqu’un de bien…).
Cela devient une bienveillance de façade et non un puissant élan du cœur (ce que cela est sensé être).
A force de tout faire pour les autres avant de faire les choses pour vous, vous vous oubliez, vous passez à côté de vous-même et donc à côté de votre vie.
“Et tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Merci Djizeuss’ !
Ce passage de l’ancien testament ne dit pas aime l’autre avant toi-même, il énonce la vérité suivante :
Tu aimeras l’autre de la même manière que tu t’aimes toi-même.
En d’autres termes :
Si l’amour que vous vous portez est défaillant, vous ne pourrez pas aimer l’autre de manière INCONDITIONNELLE. (idem avec la bienveillance !).
Si vous n’aimez pas TOUTES les parties de votre être, vous ne pourrez pas aimer l’Autre dans son intégralité.
C’est en vous aimant véritablement, c’est-à-dire en aimant autant votre lumière que vos zones d’ombre, en aimant votre être dans les victoires mais aussi dans l’échec, en continuant à vous aimer même lorsque la partie de vous mesquine/envieuse/flemmarde/calculatrice/râleuse montre le bout de son nez, c’est en arrêtant de vous JUGER que vous pourrez véritablement aimer les autres.
S’aimer c’est voir notre perfection dans notre imperfection.
C’est continuer à nous aimer même en cas de revers de la vie. Et lorsque nous nous aimons de cette manière inconditionnelle (c’est-à-dire SANS condition. Sans être obligé de dire ou faire ceci ou cela) alors nous pouvons aimer l’Autre de cette même manière.
S’aimer soi-même n’a rien d’égocentrique ! C’est au contraire le plus beau cadeau que vous pourrez offrir au monde. S’aimer, s’accepter tel que l’on est, c’est s’autoriser à rayonner, c’est accepter et aimer aussi nos limites et ainsi véritablement AIMER l’Autre !
Alors faites quelque chose pour le monde… Aimez-vous pleinement !